C'est avec quelques mois de retard que je finalise et poste ce billet , franchement il m'a fallut du recul et du temps pour l'écrire et vous allez vite comprendre pourquoi.

Nous nous faisions une joie de nous rendre en Croatie cet été, trouver du soleil, de la chaleur et certainement aussi beaucoup de monde !

Nous avions même décidé de continuer vers la Roumanie et Bulgarie via la Serbie !

Nous partions à 2 camping-car avec Annie la soeur de Christian et son mari Marc !

Bref, la vie était belle !

Quelle joie de remplir le camping-car de vêtements d'été et de crème solaire !

Nous voilà donc partis ce lundi 18 juillet pour la Croatie via la Suisse, puis l'Italie avec une halte dans la province de Venise sur le parking à Ereclea mare.

A noter que les stations services des autoroutes italiennes sont le plus souvent équipées de d'aires de service pour les camping-cars et ces mêmes autoroutes sont beaucoup moins chères que leurs homologues françaises !

Direction la plage pour un bain rafraîchissant.

Le lendemain matin après l'achat de fruits et légumes nous prenons la direction de la Croatie.

Il nous faudra traverser un petit bout de territoire Slovène et pour cela nous devons nous acquitter de l'achat d'une vignette qui permet de rouler sur autoroutes et voies rapides.

Plusieurs tarifs ici pour plus de renseignements. Elle peut être commander par internet ou tout simplement achetée juste avant la douane :

7 jours - 15 €
1 mois - 30 €
1 an - 110 €

Nous achetons la 1ère car nous comptons rester 5 semaines il nous en faudra donc une nouvelle pour le retour.

Nous arrivons donc par le nord sur la cote ouest de la Croatie. Les campings sont pleins à craquer et les emplacements sont à touche-touche et franchement pas emballants. Le littoral n'est pratiquement pas accessible et il faut traverser les campings à pied afin de pouvoir faire trempette ! Les plages sont inexistantes et le sable est remplacé par du gravier voir du béton !

Arrêt à Porec sur la péninsule d'Istrie. La ville contient de multiples monuments historiques : la basilique Eufrasian, , le Fort du Nord , Kanonika , les remparts médiévaux , la maison romantique , le temple de Neptune, la tour ronde .... Bref tout cela bien intéressant !

Après nous avoir stationné les 2 camping-cars sur un parking privé donc payant GPS : N 45.22073, E 13.60695 / N 45°13'15", E 13°36'25" pour les détails ici

Nous descendons les vélos et nous voilà partis pour visiter la ville en cette fin d'après midi, il est environ 17h, il fait chaud.

Nous parcourons une centaine de mètres ... et c'est le drame !

Je roule en avant du groupe et soudain j'entend un cri du coeur : " Oh le con !" je me retourne pour voir Christian par terre, qui au bout de quelques secondes essaye de se relever et pousse un hurlement en se tenant le bras droit ... Il est sonné, étourdi et souffre affreusement.

Nous roulions sur une piste cyclable séparée du trottoir par un petit rebord, qu'il n'a pas vu à cause de ses lunettes de soleil en voulant passer de l'un à l'autre .

La première idée qui me traverse l'esprit c'est : les vacances sont terminées ...

J'essaye d'appeler les secours dans un anglais déjà approximatif qui est devenu encore plus confus avec le stress et je m'entend dire " désolé mais votre anglais est incompréhensible je ne peux rien faire pour vous" .

Bref je passe les détails ... Grâce à la gentillesse du personnel d'accueil du parking Christian est emmené (gracieusement !) à l'hopital de Porec qui se trouve à peine à 1km. Il est tout de suite pris en charge, examen, questions ( en anglais off course !), piqure.

On nous signifie qu'il faut aller à Pula à plus de 60 km pour les radios et qu'aucune ambulance n'est disponible. Le médecin lui bande les bras le long du corps afin qu'il souffre le moins possible et on nous appelle un taxi.

Christian souffre à chaque nid de poule.

Arrivés à Pula le chauffeur me fait comprendre qu'il va attendre même 2 h s'il le faut pour nous ramener. Mais les urgences en Croatie sont comme en France on connaît l'heure d'arrivée pas celle du départ ! Je demande donc au taxi de repartir car il est inutile qu'il attende en vain des heures.

A partir de ce moment le parcours commence : régulateur puis salle d'attente, puis médecin, re-salle d'attente, traversée des couloirs vides et lugubres pour les radios (4 fois) où ils manipulent le bras ce qui fait souffrir Christian que j'entends hurler et vois ressortir de là en nage, de nouveau salle d'attente avec le va et vient des brancards avec des blessés gémissants et sanguinolents, un grave accident de la route c'est produit impliquant 5 personnes dans des états graves et que nous voyons défiler sous nos yeux, ce qui bien évidement retarde la prise en charge des patients avec des pathologies moins graves.

En attendant j'appelle l'assistance de notre assurance qui commence à me dire qu'il n'y aura pas de prise en charge du transfert vers l'hôpital de Pula car il a été effectué en taxi ! A mon 2ème appel on commence à parler rapatriement...

Chaque fois qu'un médecin manipule Christian il hurle de douleur puisqu'il n'a reçu aucun calmant depuis Porec, il ne peut pas se désaltérer ni manger puisqu' il va sans doute être opéré... 22h - 23h - 24h -1h -2h -3h.

Je rappelle l'assistance car les médecins ont parlé de pose de prothèse du coude tout en nous conseillant de le faire en France car la commande de la prothèse peut prendre 7 jours en Croatie. L'assistance prend en charge le rapatriement, mais il est hors de question pour nous de laisser le camping-car et les médecins disent que Christian pourra faire le trajet en voiture nous décidons de rentrer en camping-car dès le lendemain.

Christian va souffrir le martyr lorsque la décision est prise de rentrer en France, les médecins urgentistes font appel à un confrère orthopédiste afin de mettre le bras à l'équerre, ils vont se mettre à 3 pour la manipulation, une piqûre qui ne fait pas effet et hop le tour est joué , j'entend encore les cris !

Christian doit rester en observation pour la nuit et on nous conduit dans une chambre de 4 lit dont 2 sont occupés par des jeunes hommes qui semblent sympathiques ce qui sera confirmé le lendemain par Christian, par contre la chambre est dans un état de délabrement avancé et les draps sont même troués.

Je fais le chemin de retour vers Porec à nouveau en taxi, j'arrive à 4h30 du matin, je réveille Annie et Marc pour leur donner des nouvelles.

A 8h debout pour aller de bonne heure chercher Christian. Nous partons tous les 3 avec notre camping-car et nous nous retrouvons devant un hôpital qui n'est pas le bon ...!

Christian récupérer, nous retournons au parking de Porec pour déjeuner et nous prenons la route du retour !

Nous arrivons le lendemain soir en Alsace .

Conclusion et retour d'expérience :

Carte européenne d'assurance maladie (CEAM) faire la demande depuis le site Améli.fr, peut être utilisée dans les pays de l'Union européenne à l'occasion d'un séjour temporaire pour stages, études, vacances, missions professionnelles, week-end…) Elle est valable 1 an.

Nous avons présenter la carte de Christian en arrivant et n'avons payé que la part mutualiste, par contre les touristes qui ne l'avaient pas ont du régler la note complète ce fut le cas pour le compagnon de chambre de Christian qui au sortir de la salle d'opération et encore dans les vapes s'est vu réclamer le règlement de l'intervention!

Heureusement que je conduis le camping-car !
Nous nous sommes fait rembourser les frais de retour par l'assistance ce qui de toutes les manières leur revient moins cher qu'un rapatriement effectué par leur soin.
Heureusement également qu'il n'est pas tombé sur la tête, nous avions laissé les casques dans la soute " on ne va pas loin, ils vont nous encombrer !"
Les Croates que nous avons rencontré dans ses circonstances ont vraiment été sympathiques, serviables. Le personnel du parking, les infirmiers(ères), le radiologues, des patients de l'hopital : un homme qui m'a laissé sa chaise dans la salle d'attente, une dame qui m'a spontanément tendu un stylo, les compagnons de chambre de Christian qui lui ont proposé du jus d'orange, des gateaux.
Les médecins par contre étaient moins affables, nous faisant comprendre de manière assez abrupte que notre anglais était insuffisant.

2 petits jours et puis s'en vont ...

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