" L'Ile des Dieux " II
Nous décidons de louer une voiture ou plutôt un minibus car nous sommes 9. Ce n'est pas très difficile en Crète car les loueurs sont très très nombreux, il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès de plusieurs enseignes car les prix vont du simple au double pour la même catégorie. Nous choisissons de louer auprès de l'hotel afin de simplifier la chose.
A l'hôtel il y a possibilité de commander des "lunch box" lorsque l'on part en excursion ce que nous faisons la veille au soir.
Excursions du jour : Agios Nikolaos et l'ile de Spinalonga.
Agios Nikolaos est une splendide station balnéaire qui possède en son coeur le lac Voulismeni, bordé de cafés, de tavernes et de boutiques. Jadis on le nommait "bassin d'Artémis",longtemps réputé insondable, mais finalement estimé à 65 mètres de profondeur.
Nous reprenons le véhicule pour nous rendre à Plaka d'où nous prendrons un bateau afin de visiter "l'Ile des oubliés" Spinalonga.
Trajet en bateau cher 8€ / pers AR et pour visiter l'ile il faut encore débourser 8 € / pers ou 4 € pour les senior.
Spinalonga après une histoire mouvementée entre Vénitiens, Turcs ... a servi de lieu d'enfermement des lépreux de 1904 à 1957. L'enfermement des lépreux est vu essentiellement comme une mesure sanitaire pour protéger les gens sains. Il n'y a en effet aucun traitement disponible au début du xxe siècle et le mode de transmission est encore inconnu. La maladie était considérée à tort comme très contagieuse et les lépreux comme des victimes d'une malédiction, qu'il fallait cacher. Pendant plus de cinquante ans, il y a eu à Spinalonga de 300 à 500 personnes enfermées, privées de citoyenneté et rayées des registres de naissance.
L'île était alors encore habitée par près de 1 200 habitants turco-crétois, qui sont forcés de quitter les lieux, les arrivants vont vivre dans les habitations existantes.
Il s'agit ici bien d'un lieu d'enfermement et non d'une léproserie car les malades n'y bénéficiait d'aucun soin, les conditions de vie y étaient dramatiquement insalubres, la misère y règne « Les citernes sont extrêmement sales et non seulement impropres à fournir un liquide potable, mais même l'eau nécessaire à la lessive des vêtements. »
Les habitants réagissent et s'organisent, et recréent une vie de village, avec école, épicerie, boulangerie, cafés, barbier, etc. Ils exigent de l'administration des aménagements sanitaires et des soins médicaux. Malgré les ordres de l'administration ils restent en contact avec les habitants de la région à qui ils achetaient des denrées alimentaires à des prix excessifs, une rente pour les paysans.
Au départ des lépreux en 1957 l'île tombe dans l'abandon et prive les habitants d'une source de revenus.
En 1976, l'île des déclarée site archéologique et les bâtiments du XX siècle sont démolis. Le succès du roman de Victoria Hislop "L’Île des oubliés" (The Island, 2005) y a certainement contribué.
A suivre