Il était une fois ... Jour6
« Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre ! Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ! »
Charles PÉGUY (1873-1914), Ève (1914)
Nous quittons Douaumont direction Duzey (B)et son canon Située dans le Bois de Warphémont, le site de l’emplacement du Canon SKL – 45 Max – 380 mm, la batterie de Duzey fut pendant la Grande Guerre l’un des endroits les plus secrets et les plus stratégiques de l’arrière front allemand.
Le canon implanté à l’origine fut fabriqué par Krupp pour équiper un cuirassé de la Marine allemande. Pour cela, on a aménagé un profond hémicycle en béton armé, « tel un pont de navire », avec en son centre le pivot sur lequel reposent les 220 tonnes du canon et de son affût.
Un impressionnant complexe y est déployé : abris de commandement, tunnels-ateliers pour le stockage sécurisé des obus et la préparation des charges de poudre, voies ferrées pour l'acheminement des matériels et des munitions, et en retrait, logement pour les ingénieurs et les Commandos de Marine chargés d'activer la batterie. Afin de préserver le secret du site, on y a multiplié les camouflages, et des pièces d'artillerie voisines sont chargées de tirer en même temps pour camoufler la flamme et le panache de fumée de la pièce.
Aujourd'hui il ne reste que des fosses, les tunnels et des sacs de ciment figés pour témoigner de son passé. Le canon présenté n'est pas celui d'origine qui fut démonté en 1917.
Opérationnel en octobre 1915, le canon de 20 tonnes à longue portée ( portée max de 45 km) tira quelques obus en direction de la cité verdunoise, lors de la Bataille de Verdun déclenchée le 21 février 1916.
Nous reprenons la route direction Loison et le camp Marguerre.
Ce camp, base arrière de l’arrière front allemand, a été construit sous les ordres du capitaine allemand Hans Marguerre. Ce dernier créa en ce lieu une centrale à béton et un camp pour tester les utilisations de ce matériau indispensable aux nécessités de la guerre de position.
Étendu sur deux hectares, le camp comporte trois familles d'installations. Il y a d'abord une série de bâtiments en ciment et béton armé : il s'agit de la base vie, à l'aspect soigné, avec ses peintures murales, ses décors, ses bacs à fleur le long des murs. Un petit paradis aux portes de l'Enfer, avec la maison du capitaine, les cuisines, le réfectoire, le Kasino des soldats, le tout relié par des allées bétonnées.
On trouve aussi de vastes bunkers : au Camp Marguerre, on va se consacrer à élaborer et tester des techniques rapides pour construire des abris bétonnés. (source verdun-meuse.fr)
Ce camp fonctionna jusqu'en novembre 1918, les allemands l'abandonnent en l'état. Les villageois se servirent de ce qu'il contenait tables, chaises, portes et fenêtres ...